135 Marches pour le climat ont eu lieu partout en France, mais aussi dans 191 villes dans le monde rassemblant au total 230 000 personnes. En France, plus de 175 000 citoyennes et citoyens ont démontré leur détermination à agir pour le climat et la justice sociale, malgré les pressions du gouvernement et de certaines préfectures pour faire annuler les Marches, alors que la COP24 se déroule à Katowice en Pologne. Les Marches pour le climat, en partie co-organisées par Alternatiba, ANV-COP21 et les Amis de la Terre France et de nombreuses autres associations, se sont déroulées dans un cadre non-violent et populaire.
À Nancy, les autorités ont mis leurs menaces à exécution et ont placé en garde à vue deux militants non-violents co-organisateurs de la marche qui s’est pourtant déroulée sans aucun incident. Ces Marches, qui ont été rejointes par les Gilets jaunes dans plusieurs villes, ont permis d’affirmer que la justice sociale et la lutte contre le dérèglement climatique sont indissociables.
L’organisation des Marches s’est faite dans un contexte de pression mise par les autorités : après le Ministre de l’intérieur Christophe Castaner qui avait invité « les organisateurs à ne pas vouloir maintenir cette manifestation », ce sont des demandes d’annulation, des arrêtés d’interdiction, des intimidations et des menaces de poursuites en justice qui se sont multipliées de la part de certaines mairies ou préfectures. Néanmoins, les Marches pour le climat ont bien eu lieu pour exiger du gouvernement la mise en place immédiate de mesures concrètes pour freiner le dérèglement climatique et assurer la justice sociale.
Deux personnes ont été placées en garde à vue en tant que co-organisatrices de la Marche de Nancy : Florent Compain, président des Amis de la Terre France, et Denys Crolotte, du Mouvement pour une Alternative Non-Violente Nancy (MAN). Suite aux menaces de poursuite en justice communiquées hier par la préfecture en cas de maintien de l’événement, 75 personnes s’étaient déclarées solidairement co-organisatrices de cette marche, qui a rassemblé aujourd’hui 1 500 personnes et s’est déroulée dans le calme.
“Cette garde à vue est une atteinte inacceptable à la liberté de manifester. Alors que le gouvernement craint l’aggravation des violences, les autorités arrêtent deux représentants de mouvements non-violents pour une marche annoncée comme pacifique et qui s’est effectivement déroulée sans aucun incident ! Nous ne nous laisserons pas intimider et continuerons d’agir de manière non-violente et déterminée pour l’urgence climatique et la justice sociale !” déclare Cécile Marchand des Amis de la Terre France.
Ces pressions des autorités françaises s’exercent sur des mouvements non-violents impliqués dans le mouvement climat, deux mois après le rapport du GIEC, alors même que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté en France de 3,7 % en 2017, et que se déroulent actuellement les négociations internationales sur le climat à la COP24 en Pologne.
“Le dérèglement climatique affecte déjà la vie de millions de gens en France et dans le monde. Les inégalités sociales, dont les Gilets jaunes se font l’écho, se creusent de jour en jour. Maintenir les Marches pour le Climat ce samedi 8 décembre a permis de réaffirmer que fins de mois et fin du monde sont les deux facettes du même problème et nécessitent une transformation radicale et immédiate de notre système.” explique Pauline Boyer, d’ANV-COP21.
De nombreuses Marches ont convergé avec le mouvement des Gilets jaunes sous des formes différentes, comme à Bayonne, Pau et La Rochelle, où des Gilets jaunes se sont joints aux rassemblements et Marches pour le climat, ou à Aix-en-Provence et Marseille où des “die-in” ont été organisés conjointement. “Pour enclencher une transition écologique ambitieuse, nous devons métamorphoser nos territoires. Cette métamorphose ne se fera qu’avec une fiscalité juste” déclare Rebecca Wangler, d’Alternatiba.
Les mobilisations pour le climat et la justice sociale continueront à monter en intensité dans les prochains mois. Le prochain rendez-vous est donné au vendredi 14 décembre à Paris pour une action non-violente géante de nettoyage de Société Générale. Championne des banques françaises en matière de soutien aux énergies les plus impactantes pour le climat, Société Générale a d’ailleurs été largement pointée du doigt dans de nombreuses Marches, comme à Bayonne où près de 500 personnes ont participé à une opération de nettoyage de l’intérieur de la banque.