Total : Serial Killer du Climat

Scène de crime climatique devant le siège de Total 

Paris, le 7 novembre 2015 – 112 militants d’Action Non-Violente COP21 ont investi massivement le parvis du siège de Total pour dénoncer ses activités climaticides. Malgré le déploiement important de forces policières, les militants sont parvenus à installer une scène de crime climatique et ont appelé à la multiplication des actions dans la perspective de la COP21.

Total | Serial Killer du Climat from ANVCOP21 on Vimeo.

COMMUNIQUE DE PRESSE

LE TRACT TOTAL SERIAL KILLER DU CLIMAT

ANV-COP21 appelle à la reproduction de ces actions partout en France 
le samedi 14 novembre
Plusieurs grandes villes ont déjà répondu à l’appel. Si vous êtes prêts à mettre en place cette action près de chez vous (très simple à organiser, 5 personnes suffisent) nous vous fournissons matériel et méthodologie.

Vous aussi passez à l’action !
plus d’info : anvcop21[at]riseup.net

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5e compagnie pétrolière et gazière du monde, l’entreprise française Total contribue massivement au dérèglement climatique en exploitant des sources d’énergie les plus polluantes de la planète, violant les droits humains et freinant la transition urgente vers davantage de sobriété et d’efficacité énergétique, et le développement des énergies renouvelables.

Or, Total s’affiche clairement comme une entreprise « verte » depuis le lancement fin 2014 de sa campagne de publicité « engagé pour une énergie meilleure ». De plus, l’entreprise a des techniques de lobbying très agressives, ce qui lui vaut par ailleurs d’être nominé cette année aux Prix Pinocchio du Climat, dans la catégorie « Lobbying ».

Ce serial killer du climat compte à son actif de nombreux crimes :

La pratique dévastatrice du torchage du gaz, comme au Nigéria

Pratique interdite par certains pays, comme le Nigéria depuis 1984, le torchage du gaz consiste à brûler le gaz s’échappant dans l’atmosphère lors de la production du pétrole afin de « réduire » les frais… engendrant un gâchis énergétique énorme, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Malgré l’interdiction répétée du gouvernement nigérian en 1984 puis en 2005, et les lourds impacts sanitaires sur les populations locales, Total préfère payer des amendes plutôt que de mettre fin à une pratique assassine. L’annonce d’un arrêt du torchage en 2030 par Total est plus qu’insuffisant au vu de la situation. De plus l’exploitation conventionnelle du gaz est loin d’être aussi « propre » que veut le faire croire Total : au Nigeria, outre les accaparements de terres causés par l’expansion de son usine à gaz, un accident majeur est survenu en 2012 sur son champ gazier d’IIbewa, polluant 142 hectares de terres cultivables, les rendant de ce fait infertiles.

L’exploitation des sables bitumineux, comme en Alberta (Canada) et au Venezuela

Mélange de sable, d’argile et d’eau saturé en bitume, ce pétrole sous forme solide est extrêmement polluant. L’extraction des sables bitumineux génère entre 23 % et 50 % de gaz à effet de serre de plus que le pétrole conventionnel. En Alberta, au Canada, où Total exploite des sables bitumineux, les peuples premiers qui résident dans les régions d’exploitation n’ont jamais été consultés sur ces projets, et ont vu leur mode de vie ravagé par cette industrie. Poissons et terres contaminés ont ruiné leur auto-suffisance alimentaire, tandis que la pollution de l’air et de l’eau a provoqué une augmentation drastique des taux de cancers et d’autres maladies.

Aux côtés d’autres pétroliers et du gouvernement du Canada, Total a fait pression pour saboter la directive européenne sur la Qualité des carburants qui aurait pu permettre de freiner l’importation des sables bitumineux en Europe et donc son exploitation dans le monde entier.

La poursuite du gaz et pétrole de schiste, comme en Patagonie (Argentine) dans le bassin du Gainsboroug Trough (Grande-Bretagne) et à Timimoun (Algérie)

Alors que la technique de la fracturation hydraulique est interdite en France, Total exploite des sources de gaz et pétrole de schiste, notamment en Patagonie, une zone reculée d’Argentine. Bien que la technique de fracturation hydraulique utilisée soit associée à la contamination des nappes phréatiques, à des risques sanitaires sérieux, à une instabilité sismique, et à des fuites accrues de méthane, l’entreprise possède onze permis dans cette région, dont trois impactant l’aire naturelle protégée d’Auca Mahuida. Malgré la fermeture d’un puits dans cette aire suite à la mobilisation locale, Total continue d’avancer au travers de deux projets pilotes.

En Grande-Bretagne, Total détient deux permis d’exploration pour exploiter du gaz de schiste dans le bassin du Gainsborough Trough, alors même que la contestation de la population augmente. La surface couverte par ces permis est de 240 km².

En Algérie, alors que de nombreux doutes entourent le « retrait » de Total du permis d’Ahnet, zone marquée par une forte contestation locale, l’entreprise continue de développer son projet de « tight gas » à Timimoun, un autre gaz non conventionnel qui requiert également l’utilisation de la fracturation hydraulique.

Le forage en eaux profondes de l’Arctique à l’Antarctique pour l’exploitation du gaz

Partout dans le monde, Total multiplie les projets offshores malgré les dangers qu’ils comportent, comme l’a montré le grave accident sur sa plateforme d’Elgin en Mer du Nord en 2012.

Alors que Shell a renoncé à explorer le pétrole en Arctique sous pression populaire, Total cherche à exploiter un projet gazier gigantesque dans la péninsule de Yamal, en Arctique. Projet estimé à 21 milliards d’euros dont Total détient 20 % des parts, il vise à extraire de vastes quantités de gaz dans l’Arctique sibérien pour le transformer en GNL (gaz naturel liquéfié) pour l’exporter en Europe et en Asie.

Se rapprochant de l’autre pôle, Total développe également un important projet offshore de gaz, Vega Pleyade, au large de la Terre de Feu en Argentine.

Enfin, la compagnie s’est vantée récemment de son investissement de 250 millions de dollars qui lui permettra de forer le puits le plus profond au monde à plus de 6400 m de profondeur, au large de l’Uruguay.

Nos demandes clés :

  • Total doit mettre fin à l’ensemble de ses activités polluantes et nocives pour le climat, l’environnement local et les droits des communautés : hydrocarbures conventionnels et non conventionnels, pratiques nocives comme la fracturation hydraulique ou le torchage du gaz, projets d’infrastructures énergétiques gigantesques.

  • Total doit respecter le consentement libre, préalable et informé des communautés pour tout projet, afin de ne pas porter préjudice à leurs droits et leur mode de vie, et verser des compensations justes à l’ensemble des familles affectées par ses projets.

  • La poursuite du modèle extractiviste est celui qui nous mène à la crise économique, écologique, climatique et sociale que nous rencontrons aujourd’hui. Total doit donc mettre fin à ses activités polluantes en prenant en compte la compensation des salariés du secteur et l’accompagnement de la reconversion professionnelle de ceux-ci.

  • Pour enrayer le changement climatique, les décideurs doivent implanter un cadre favorisant la sobriété et l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables aux mains des citoyens ; et non favoriser les multinationales aux pratiques nocives qui ne bénéficient pas au développement des populations ni à l’emploi.