
Mercredi 4 avril 2019- Nouveau rebondissement dans les épisodes de répression policière et judiciaire de la campagne de réquisitions de portraits présidentiels “Sortons Macron” du mouvement Action Non-Violente COP21 : un journaliste du Maine Libre et un correspondant de Ouest France sont convoqués au commissariat, respectivement mercredi 3 avril et vendredi 5 avril. Selon les termes figurant sur leurs convocations officielles, ils sont “soupçonnés d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de : Vol en réunion” [1].
Le samedi 23 mars dernier, des activistes non-violents d’ANV-COP21 sont entrés dans l’hôtel de ville de la commune de Rouillon (Sarthe) pour décrocher et réquisitionner le portrait présidentiel dans le cadre de la campagne “Sortons Macron” lancée le 21 février dernier. L’objectif : dénoncer le vide de la politique climatique et sociale du gouvernement et symboliser le décrochage de la politique d’Emmanuel Macron des objectifs de l’Accord de Paris. Comme nombre de leurs confrères dans toute la France, à l’occasion des 30 réquisitions menées depuis le 21 février, les deux journalistes sarthois ont suivi l’action des militants climatiques afin de remplir leur mission d’information.
Le mouvement Action Non-Violente COP21 fait déjà l’objet d’une forte répression depuis un mois et demi : 48 personnes auditionnées dont 25 auditions libre et 23 gardes à vue, 17 perquisitions et 20 personnes poursuivies à l’occasion de 4 procès (Bourg-en-Bresse, Lyon, Strasbourg et Paris). Aujourd’hui, ce sont des journalistes qui sont inquiétés alors qu’ils exerçaient leur métier. Pour le mouvement Action Non-Violente COP21, il est inadmissible que ces journalistes soient convoqués au commissariat car c’est une grave atteinte à la liberté d’informer.
« La répression envers le mouvement Action Non-Violente COP21 depuis le début des réquisitions de portraits présidentiels est complètement disproportionnée : ordre a même été donné à la Brigade anti-terroriste, le Blat, de suivre le dossier ! Nous regrettons que la même énergie ne soit pas mise pour prendre toutes les mesures qui s'imposent pour enrayer le dérèglement climatique et réussir à rester sous le seuil crucial de 1,5 °C de réchauffement global. C'est déplorable et inquiétant de voir l'énergie mise par le gouvernement pour défendre des symboles, quand l'inaction se fait cruellement sentir en matière climatique et sociale. Aujourd'hui, un cran supérieur est franchi en s'attaquant à une liberté fondamentale : celle de la presse. Nous apportons toute notre solidarité aux journalistes convoqués et appelons à ce que les réquisitions de portraits se multiplient tant que le gouvernement reste sourd à l'enjeu climatique et social ! » dénonce Marion Esnault, porte-parole d’ANV-COP21.
[1] Communiqué de presse du Syndicat National des Journalistes : http://www.snj.fr/article/portrait-de-macron-d%C3%A9croch%C3%A9-un-journaliste-de-sarthe-convoqu%C3%A9-par-la-gendarmerie-640068755